Dépistage des cardiopathies, amélioration des traitements liés à l’insuffisance cardiaque… Demain, la télé-échographie cardiaque permettra à des patients isolés ou éloignés de centres de soins, de bénéficier de diagnostics, y compris dans les zones rurales les plus enclavées.
Concrètement, comment ça marche ?
Un bras robotisé portant une sonde ultrasonore est placé sur le thorax du patient par un assistant, infirmier et autre personnel de santé (image). De son côté, à distance, le cardiologue dirige les mouvements de la sonde à l’aide d’un joystick et réalise son diagnostic, en direct, grâce à un écran de contrôle (image). Le médecin conserve une autonomie totale et en temps réel, sur le paramétrage de l’image échographique : gestion du gain, de la profondeur, changement de la fréquence, activation des différents modes échographiques (Doppler couleur, Doppler Pulsé)…
Les données transitent via le réseau très haut débit public. « Nous sommes fiers d’avoir participé à l’émergence de cette innovation qui est une première mondiale. Nous suivons ce programme depuis 3 ans avec l’ARS, le Conseil Régional, Dorsal et l’opérateur Adista pour créer, dans le cadre du SDAN Limousin , un nouveau modèle de services qui va au-delà de la couche de services internet classique et qui pourra, demain, être dupliqué auprès d’autres établissements de santé. Ce nouveau service fiable qui permet de faire des examens en temps réel et à distance permettra assurément de faire baisser les coûts de santé sur notre territoire tout en maintenant un véritable service public sécurisé auprès de la population » commente Frédéric Bordes, directeur d’Axione Limousin.
Les enjeux de la télé-échographie
- Pallier le manque d’experts sur les sites isolés (Centre Hospitalier satellite, Médecine mobile, Médecine militaire, Médecine de rapatriement, Bateaux, Milieux carcéraux…).
- Rapprocher l’offre de soins des populations les plus éloignées.
- Accompagner des professionnels de santé ayant besoin de l’échographie quotidiennement (Urgence, Chirurgie, Grossesse…).
- Permettre une économie de transport sur le plan humain et financier.
- Proposer des examens de qualité et assurer la continuité des soins.
- Offrir un service de Télé-Expertise (accès à des médecins à l’étranger).
Bientôt une étude sur 200 patients et une mise sur le marché d’ici un an
Cette innovation a nécessité un travail de plus de 3 ans pour adapter le robot actuellement utilisé en télé-échographie abdominale, à l’exploration du coeur. Ce prototype préindustriel unique au monde, a été initialement élaboré pour la médecine spatiale. Les tests réalisés en Limousin, par le Dr Dary, en lien avec la Maison de Santé de Lubersac, visent à confirmer l’adaptabilité du matériel pour une application en médecine cardiologique courante. « Ce nouveau robot va augmenter très sérieusement l’intérêt de la télé-cardiologie.» précise le Dr Dary, médecin-chercheur, cardiologue spécialiste de télémédecine.
L’industrialisation et la mise sur le marché du robot sont envisagées d’ici un an environ. Parallèlement, le cabinet de cardiologie et le centre hospitalier de Saint-Yrieix (4 cardiologues échographistes) se sont fédérés pour proposer un projet de recherche à même de pérenniser l’activité après la phase de test.
Le projet REC (Ruralité et Échographie Cardiaque) a ainsi été déposé auprès de la Fondation Coeur et recherche (créé par la Société Française de Cardiologie) pour acquérir le matériel et conduire une étude observationnelle transversale de 2 ans (2016-2017) sur 200 patients.
Le Limousin, région rurale la plus âgée de France, propice au développement de la télémédecine
Région la plus âgée de France, à dominante rurale, le Limousin compte aussi une densité de médecins et de spécialistes inférieure à la moyenne nationale.
Le territoire peut parallèlement s’appuyer sur une infrastructure numérique développée, y compris dans les zones les plus rurales, le réseau DORSAL, déployé par Axione Limousin.
80 % des établissements publics de santé régionaux sont en effet raccordés à ce réseau public Très Haut Débit.